En 2016, Girard Perregaux décide de faire renaître une collection emblématique pour marquer un anniversaire particulier. L’horloger de luxe Suisse procède donc à des changements subtils, à la fois techniquement et visuellement, pour mettre à la page un de ses grands classiques. Aujourd’hui, la collection est disponible dans une vaste gamme de tailles et de couleurs, et, étant donné les spécifications techniques à un prix vraiment intéressant.
Néanmoins, tous les amateurs ne sont pas aussi enthousiastes que la première impression pourrait le laisser croire, et il arrive même qu’on la qualifie de « Royal Oak du pauvre ». Est-ce vraiment vrai ? Une raison suffisante pour se plonger dans l’histoire de ce modèle de montre clivant.
En se plongeant dans l’histoire de Girard Perregaux, originaire de La Chaux-de-Fonds en Suisse depuis 1971, on retrouve la collection Laureato lancée en 1975 comme un chronographe bicolore à quartz. Soit dit en passant, son nom vient du film italien « Le Lauréat » (en Italien : Il laureato), suivant les conseils du distributeur italien de la marque à cette époque. Le design a également confié à un jeune architecte italien de Milan du nom d’Adolfo Natalini.
Le choix du mouvement à quartz peut paraître surprenant par rapport aux standards d’aujourd’hui, mais c’était une conséquence logique de l’esprit de l’époque et peut facilement s’expliquer par la crise du quartz, au milieu de laquelle la première Laureato a vu le jour. (Deux ans plus tard, en 1977, Rolex a également lance la première Rolex Oyster quartz d’ailleurs). Les montres à quartz étaient tout simplement à la mode !
Comme la Royal Oak, lancée seulement trois ans plus tôt, la Laureato originale s’appuyait également sur un bracelet intégré avec un boîtier légèrement en forme de tonneau. La caractéristique la plus frappante, néanmoins, était sans aucun doute le design inhabituel de la lunette, désormais octogonal. En opposition à la Royal Oak néanmoins, elle n’était pas conçue pour ressembler à un vieux masque de plongée. Ce qui explique l’absence de vis le long de la lunette. A la place, l’accent a été mis sur le jeu des formes et des proportions, ce qui est dû notamment au designer italien. L’autre différence significative résidait dans les mouvements. La Laureato était équipée d’un mouvement extrêmement fin sur lequel la marque travaille depuis les années 60, tandis que la Royal Oak était alimentée par un calibre mécanique.
Même si dans le temps de nouvelles montres se sont rajoutées à la collection Laureato– tout particulièrement les modèles sportifs EVO3 en 2003 et la spectaculaire Blue Spinel Tourbillon avec trois ponts en 2012 – il a fallu beaucoup de temps avant que la collection soit vraiment revisitée de A à Z.
En 2016, Girard Perregaux a fêté son 225ème anniversaire. Pour marquer cet événement, la collection Laureato a été relancée et extrêmement diversifiée, pour qu’aujourd’hui les montres soient disponibles dans une grande variété de formes et de couleurs. (Vous trouverez une vue d’ensemble complète ici, mais assurez-vous d’avoir du temps devant vous).
Les matériaux du boîtier disponibles vont des choix évidents comme l’acier inoxydable, le titane et l’or, mais incluent également des matériaux plus exotiques comme la céramique, la fibre de carbone et même le verre saphir. La sélection de complications est tout aussi vaste, comprenant des tourbillons, des chronographes, des calendriers perpétuels et l’indication des heures du monde. Tout ceci disposé dans des tailles de boîtiers allant de 34 à 45 mm de diamètre.
La majorité des montres Laureato classiques se targuent d’avoir un cadran avec un audacieux motif gaufré « Clous de Paris » – un type de cadran guilloché particulier qui présente des boutons en forme de petite pyramide. C’est un style de cadran très similaire à ceux d’Audemar Piguet appelés « Tapisserie » , qui nous ramène à la question initiale.
Alors que penser de la collection Laureato : une copie Genta audacieuse ou une montre de sport de luxe exemplaire de son époque ? C’est à chacun de décider, bien sûr, mais nous aimerions vous donner un peu de matière à réflexion en cours de route.
La ressemblance avec la Royal Oak de Gérald Genta (1972) est indéniable, même s’il est essentiel de souligner que cette montre n’a été lancée que trois ans avant la Laureato original (1975). Les classiques de Genta que sont la Patek Philippe Nautilus et la IWC Ingenieur SL “Jumbo” (toutes deux de 1976) n’ont même pas encore été conçues. Il est donc faux de prétendre que la Laureato a simplement sauté dans le train qui allait déjà à toute vitesse.
Mais le plus important est que la Royal Oak n’a pas vraiment été un succès retentissant, bien au contraire. Lorsque la première Royal Oak a vu le jour au Baselworld 1972, à une époque où le monde aspirait à des montres à quartz abordables et disponibles à peu de frais, son prix a été un peu surprenant (c’est le moins qu’on puisse dire). 3750 francs suisses, c’était à peu près l’équivalent d’une montre habillée Patek Philippe en or ou de 10 (!) Rolex Submariners. Les acheteurs sensibles au prix ne voyaient donc pas l’intérêt de dépenser de telles sommes pour une montre en acier inoxydable, ce qui explique pourquoi il a fallu deux bonnes années à Audemars Piguet pour vendre les 1000 premières pièces Royal Oak de sa “série A”. (Vous pouvez découvrir d’autres faits intéressants dans notre vidéo Gérald Genta avec l’expert en horlogerie Gisbert Brunner).
En d’autres termes, la Laureato Girard Perregaux a été lancée à une époque où son modèle stylistique était tout sauf réussi. Quel intérêt une marque peut-elle avoir à copier un échec évident?
Au lieu de cataloguer simplement la Laureato comme une « imitation de Genta », pourquoi ne pas commencer à souligner la grande valeur de la collection et à reconnaître la clairvoyance stratégique de Girard Perregaux dans les années 1970 ? Après tout, c’est GP qui a été le premier à adopter ce nouveau type de montre (controversé).
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