Time+Tide: L’actualité des plus belles montres depuis les antipodes

ENTRETIEN AVEC FELIX SCHOLZ

La première partie de notre série d’interviews en plusieurs parties a débuté avec le Néerlandais Frank Geelen de Monochrome Watches. Nous poursuivons avec un autre grand passionné de montres, cette fois en provenance de Melbourne, dont le blog de montres bénéficie d’une grande réputation parmi les passionnés de la scène horlogère internationale. Son nom : Felix Scholz.

Fondé en 2014 par Andrew McUtchen, Time+Tide est sans conteste l’un des grands nouveaux venus sur la scène, mais la qualité globale du blog a immédiatement étouffé tout doute dans l’œuf. C’est peut-être le bon air de la ville la plus agréable à vivre au monde, mais l’équipe Time+Tide parvient toujours à trouver l’équilibre parfait entre un reportage informatif et une touche de style de vie original et agréable.

La raison en est évidente : les esprits créatifs derrière le blog amènent de nombreuses années d’expérience professionnelle en journalisme dans divers secteurs, de GQ Australia à Hodinkee. En fin de compte, c’est aussi cette combinaison qui fait de Time+Tide l’archétype d’un blog horloger moderne pour nous : un style d’écriture informatif mais divertissant, une équipe jeune et polyvalente et un style magazine très cool.

Dans quel but avez-vous créé votre blog horloger et quelle était votre vision ? Comment tout cela a-t-il commencé ?

Time+Tide a commencé au début de l’année 2014, et est vraiment né parce qu’à l’époque personne d’autre ne faisait quelque chose comme ça en Australie. Notre fondateur, Andrew McUtchen, était à l’époque le rédacteur en chef des montres de GQ et avait une expérience dans le journalisme et l’édition plus traditionnels. En revanche, j’avais une approche plus passionnée et j’écrivais pour Hodinkee. C’était une bonne association, et je suis fier de dire que depuis lors, Time+Tide diffuse dans le monde entier les dernières nouvelles et critiques horlogères venues d’Australie.

Décrivez votre blog horloger en seulement trois mots.

Australien, expert et … un peu irrévérencieux. 

Quelle est votre valeur ajoutée et qu’est-ce qui rend votre blog unique par rapport aux autres ?

Bien que cela ne nous rende pas uniques, je pense que la passion est vraiment essentielle. C’est dur de faire chaque jour ce qu’on fait si on ne l’aime pas. Mais beaucoup de gens sont passionnés, alors je suppose que ce qui nous distingue, c’est la combinaison de notre passion et de notre vision unique des choses en Australie. Nous sommes très loin du reste du monde et nous voyons les choses un peu différemment. Nous prenons les montres très au sérieux, mais nous ne nous prenons pas trop au sérieux. Oh, et notre Chaîne YouTube est vraiment géniale.

Quels sont vos principaux défis et vos projets pour l’avenir ?

A un peu plus long terme, nous avons l’intention de faire exactement ce que nous faisons déjà, c’est-à-dire parler aux gens de belles montres. Nous avons récemment lancé NOW – The Watch Buying Guide ce qui est très stimulant. Nous avons aussi d’autres projets pour 2019 en préparation, ce qui sera un défi, mais très gratifiant.

Quelle innovation disruptive pourrait bouleverser l’industrie horlogère prochainement ? A quels changements radicaux vous attendez-vous ?

Je ne sais pas si c’est disruptif ou non, mais je pense qu’un grand changement qui va prendre de l’importance est un calendrier de sortie plus serré. Actuellement, les montres qui sont annoncées au début de l’année prennent beaucoup de temps pour arriver sur le marché, je pense que cela va devoir changer des deux côtés. Nous allons assister à une rationalisation du déploiement des produits, ainsi qu’à une fragmentation croissante du calendrier des annonces de produits. Il ne s’agit plus seulement des grands salons du SIHH et de Baselworld.

Demain matin, vous vous réveillez en Michel Loris-Melikoff (le nouveau directeur général de Baselworld). Que feriez-vous pour sauver Baselworld

Oh wow. Tout d’abord, je dois dire que je suis largement sous-qualifié pour ce job. Mais si c’était moi, je suivrais l’exemple d’Art Basel – et je tirerais parti de la puissance du nom Baselworld, mais je le ferais sous la forme d’un roadshow avec une attention accrue pour les utilisateurs finaux. Un Baselworld en Europe, en Asie et en Amérique serait très intéressant à voir. 

A votre avis, quelle marque horlogère méconnue ne reçoit pas la reconnaissance qu’elle mérite ?

Grand Seiko. C’est une réponse évidente, et bien que leur célébrité ait considérablement augmenté au cours des dernières années, je pense toujours qu’elles sont sous-estimées, surtout par les acheteurs de montres grand public. Grand Seiko fabrique des montres vraiment exceptionnelles. 

Décrivez la montre de vos rêves si vous deviez créer votre propre montre.

Humm. Acier, 39 ou 40mm. Uniquement l’heure. Mince, mais assez robuste pour une utilisation quotidienne. Style classique mais avec une forte personnalité et peut-être un peu de couleur. Pas original je sais, mais c’est le genre de montre que je porterais tous les jours avec plaisir.

Quel conseil donneriez-vous à un jeune passionné de montres ? Quelle marque recommanderiez-vous en termes de rapport qualité-prix ?

Achetez la meilleure que vous pouvez vous permettre. Un piège dans lequel tombent toujours les gens qui viennent tout juste de se lancer dans les montres est la recherche de l’« affaire ». Et même si parfois une bonne affaire peut se limiter à cela, il y a généralement une raison pour laquelle le prix d’une montre est inférieur au prix du marché, et cette raison n’est généralement pas bonne.

En termes de marques ? Pour quelqu’un qui débute, je pense que Seiko, Oris et Nomos sont de très bons points d’entrée dans la haute horlogerie.

Merci pour l’interview informative, Felix!